New York accorde un allégement fiscal de 191 millions de dollars au propriétaire suite à 3 000 violations du code du logement

À Flatbush Gardens, les résidents se plaignent depuis longtemps des conditions à l’intérieur du complexe, le 1er août 2023.

Ben Fractenberg/LA VILLE

Le propriétaire d'un vaste complexe d'appartements de Brooklyn, cité à plusieurs reprises pour la détérioration de ses conditions et le manque de réparations, a bénéficié de l'un des allégements fiscaux les plus généreux accordés par la mairie depuis l'entrée en fonction du maire Eric Adams.

Les responsables du Département de la préservation et du développement du logement de la ville ont discrètement signé un accord le mois dernier pour accorder une exonération fiscale sur 40 ans d'une valeur estimée à 191 millions de dollars aux propriétaires de Flatbush Gardens, un ensemble d'immeubles vieillissants en briques rouges avec près de 2 500 loyers. -appartements stabilisés situés à East Flatbush.

L'exonération fiscale a été accordée en vertu d'une disposition de la loi nationale sur le financement du logement connue sous le nom d'article XI, qui vise à maintenir le logement abordable. L'accord appelle le propriétaire à résoudre les près de 3 000 violations du code du logement, à maintenir les loyers des appartements réglementés et à réserver un total de 250 appartements aux sans-abri à mesure que des logements vacants deviennent disponibles. La dérogation a été approuvée sans objection par le conseil municipal en juin.

Le complexe appartient à Clipper Realty, une société cotée en bourse dont le PDG est David Bistricer, un homme d'affaires de Brooklyn qui a longtemps été un acteur controversé dans l'immobilier des grandes villes. En 2007, l'offre de Bistricer d'acheter Starrett City, le complexe de 5 800 logements situé dans le sud de Brooklyn, désormais connu sous le nom de Spring Creek Towers, a été rejetée par le ministère fédéral du Logement et du Développement urbain, qui a évoqué des inquiétudes concernant « l'engagement de Bistricer en faveur du logement abordable ». L’offre de Starrett a également été contestée par le procureur général de l’État, Andrew Cuomo, qui a déclaré que le propriétaire avait « une longue et troublée histoire de maltraitance des locataires ».

En 2010, Bill de Blasio, alors avocat public de la ville, a placé Bistricer sur la liste des « pires propriétaires », citant des milliers de violations du code du logement à Flatbush Gardens. Le complexe était de retour sur la liste l'année dernière, l'actuel défenseur public Jumaane Williams citant le fils de Bistricer, Jacob Bistricer, directeur de l'exploitation de Clipper Realty, pour des milliers de violations sur le site.

Les intérieurs des appartements ont besoin de nombreuses réparations – et l’extérieur de certains bâtiments semble également être en mauvais état.

Ben Fractenberg/LA VILLE

En plus de Flatbush Gardens, qui semble déjà rentable, le patrimoine immobilier de Bistricer va des immeubles d'appartements de luxe à Tribeca et près du Lincoln Center à l'immeuble de bureaux situé au 141 Livingston Street au centre-ville de Brooklyn qui abrite le tribunal du logement de l'arrondissement. La ville verse à l'entreprise Bistricer environ 10 millions de dollars par an dans le cadre d'un bail de 10 ans.

Les responsables du logement de la ville ont déclaré que l'allégement fiscal était nécessaire pour maintenir les loyers du projet à un niveau bas tout en améliorant les conditions. Les économies du propriétaire seront utilisées pour « aider à financer les réparations visant à maintenir les bâtiments dans un état habitable tout en créant ou en préservant l'abordabilité pendant des décennies », a déclaré William Fowler, porte-parole du HPD. L'accord est né, a déclaré Fowler, lorsque Jacob Bistricer a demandé un allégement fiscal aux responsables du logement de la ville.

L'accord prévoit que Clipper Realty apportera au moins 25 millions de dollars en améliorations au complexe au cours des trois prochaines années, y compris aux toits et aux systèmes de plomberie. Ces problèmes, selon les responsables du logement, ont contribué à la grande majorité des 2 988 violations dans tout le complexe.

De nombreuses violations du code du logement proviennent du type de fuites et de problèmes de plomberie que les réparations prévues du système pourraient résoudre. Mais il y a aussi des centaines d'infractions impliquant des défauts d'entretien de base qui ont conduit à l'apparition de rongeurs, de cafards, de moisissures, de fenêtres pourries, de portes manquantes et de peinture au plomb, conditions considérées par la ville comme les plus dangereuses.

Six fois au cours de l'année écoulée, selon les dossiers, les avocats de la division des litiges en matière de logement de la ville ont saisi les tribunaux pour contraindre Renaissance Equity Holdings LLC de Bistricer, l'entité de gestion de Flatbush Gardens, à effectuer des réparations, notamment en remplaçant les briques manquantes d'un mur extérieur et les briques manquantes. portes du compacteur et fourniture d'eau chaude. En mars, les avocats de la ville ont allégué dans un dossier judiciaire que les gestionnaires du complexe avaient faussement certifié des réparations de violations dans des appartements d'un immeuble du 1350 Brooklyn Ave., notamment un évier cassé, de la peinture écaillée et des détecteurs de fumée et de monoxyde de carbone manquants.